Civettes à Dijon et Côte d'Or

par **Pierrot Gourmand** Jeu 10 Aoû 2017 - 23:08

Bonsoir à tous,

Je vais vous parler un peu de Dijon. Habitant Troyes (ville où le choix de tabac reste assez limité), et travaillant principalement dans l'Yonne (là aussi le choix reste très limité), j'ai du mal à retrouver les douceurs que certains d'entre vous ont dans leur rotation.

Mais (car heureusement il y a un mais), je travaille aussi parfois sur Dijon et ses environs. Ouf, me voilà sauver, car à Dijon, il y a le Sultan. Et le Sultan, c'est un peu une institution ici.

Même si il y La Maison du Fumeur et Du Stylo (sic), qui a pas mal de Peterson's en tabacs, ainsi que du Borkum Riff, et d'autres (ce qui est déjà bien plus que ce que j'ai l'habitude de croiser dans les autres régions), une vitrine de pipes et une autre de cigares. C'est une petite Civette qui peut allègrement dépanner (sinon plus).

La Maison du Fumeur et du Stylo, 23 Rue de la Liberté, 21000 Dijon

Mais moi, mon dévolu, je l'ai jeté sur le Sultan. Bureau de tabac dont l'existence remonte à une date inconnu des actuels propriétaires, selon Jean-Marie Gilbertier que je suis revenu voir ce soir pour lui demander l'autorisation de prendre deux ou trois photos, ce doit être un tabac depuis l'après guerre (au moins).
Lui-même et sa femme, Martine, l'ont repris il y a maintenant 32 ans. C'était en 1985 donc, et il m'explique que c'était beaucoup plus sombre et "brut" que maintenant. Il faut imaginer ce petit commerce du vieux centre de Dijon, sans les vitrines éclairées d'aujourd'hui, avec les clients rentrant et fumant. Depuis, c'est clair, propre, rangé, et tellement attirant.

Sur la devanture, des autocollants et affichettes vantant la pipe plutôt que la cigarette, ou précisant que les Havanes se vendent au détail, dans leur cave humidifiée. Derrière la vitrine, accompagnées de couteaux Laguiole (pour ceux qui auraient oublié on ne prononce pas le G Wink

), des pipes Chacom principalement, mais d'autres marques aussi, sont présentées, invitant déjà à entrer pour en voir plus.

Et quand on rentre, qu'on se sent bien. Le mobilier boisé rend l'ensemble chaleureux et accueillant, tout comme le sont Martine et Jean-Marie. L'odeur de tabac est là, mais reste discrète, comme le parfum léger dans le coup d'une femme. Il ne saute pas aux narines, ne risquent pas de repousser le débutant frileux.
Sur ma gauche, au sol, une trappe ouverte, donnant sur une échelle bien droite comme un I, menant à une cave qui doit être savoureuse. Martine appelle son mari vu que je viens m'intéresser à la pipe. Au dessus de cette trappe, et derrière le comptoir attenant, une multitude de tabacs comme je n'en avais encore jamais vu (oui je suis un petit fumeur qui plus est dans une région vide).
Au dessus de la trappe, une quarantaine de tabacs en blague plastique différents, la plupart ont devant eux un petit bocal en verre, fermé, sur lequel est apposé une étiquette représentant le tabac présenté sans carré noir ni maladie dramatique. Juste une petite étiquette rajoutée, pour contenter tant que ça peut durer les douanes; "ECHANTILLON OLFACTIF DESTINE AUX FUMEURS VOLONTAIRES".
Mais voilà une idée qu'elle est bonne ! Car devant tous ces tabacs, à mon petit niveau, comme dirait Thérèse devant la boîte ouverte de dubitchus de Sofia amenée par monsieur Preskovic dans le Père Noël est une ordure, "on ne sait que choisir". Et de pouvoir humer, et bien ça donne une idée de ce qui peut plaire ou non. Et j'ai hésité, longtemps, et puis j'ai regardé les boîtes aussi. Là aussi il y en a un nombre certain ! Zut, plus de Winslow n°1 avant septembre (la France au mois d'août). Mais des tabacs Davidoff, Peterson, Ashton (mon choix partira sur le Rainy Day), Dunhill, j'en passe et des meilleurs.

Bien sûr, il y a aussi des tabacs à rouler et des paquets de cigarettes, mais ceux-ci, étonnamment, passent en second.
Comme ça devait être joli à avant que les lois hygiénistes ne viennent ternir ce lieu avec leurs paquets unis...

De l'autre côté, sur la droite, une double vitrine, consacrée à la boufarde. Des Chacom bien sûr, incontournables dans les civettes hexagonales, mais aussi des Peterson, des Vauen, et d'autres dans une moindre mesure, mais il y a du choix, du brûle-gueule à la liseuse en passant par quelques formes originales telles que bavaroises, sans parler des écumes magnifiques et du très à la mode Seigneur des Anneaux.

Au fond, la cave à cigare, elle aussi bien achalandée. Non vraiment, désormais je saurai où venir, enfin, tant que ça durea, car monsieur et madame Gilbertier aimerait prendre leur retraite. Ils avaient déjà tenté de vendre leur commerce fin d'année dernière, mais suite à un couac, la vente n'a pu se faire, et ils ont du reprendre du service. Peut-être l'un d'entre nous voudrait se reconvertir? Question