VIRGINIA La naissance d'un état et du tabac.

VIRGINIA
LA NAISSANCE D'UN ÉTAT ET DU TABAC
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La naissance d'un État et du tabac
Londres en 1609 était en effervescence. La plupart de la population d'environ 230 000 habitants vivaient dans les quartiers médiévaux sordides, tandis que quelques privilégiés menaient leur vie sociale dans des maisons élégantes. Le commerce était florissant et, au Globe Theatre, les pièces de Shakespeare étaient jouées. Les chaires de l'église, les brochures, les discours de la cour et du Parlement, les crieurs de la ville et les affiches de rue ont tous émis le même message : la Virginie était l'endroit où investir, la Terre Promise à l'étranger pour ceux qui voulaient changer leur vie.

Virginia Company of London 1619-22,
Livre de cour

Fortement renforcé après sa victoire dans sa guerre contre l'Espagne, le Royaume-Uni était prêt à se développer davantage dans le Nouveau Monde, en Amérique du Nord. Les Espagnols et les Portugais étaient déjà bien installés, tandis que les Britanniques n'avaient jusqu'alors pas réussi à s'enraciner, de la première colonie de Virginie sur l'île de Roanoke abandonnée en 1586 sur l'un des navires de Francis Drake, à la seconde tentative au même endroit (1587), qui a abouti à un deuxième échec lorsque les colons ont disparu dans les airs.

Ce n'est qu'en 1607 qu'une centaine d'hommes s'installèrent finalement en Virginie, mais les conditions furent dures, et d'autres capitaux et hommes furent nécessaires pour soutenir la colonie. Ceux-ci ont été recherchés par la Virginia Company, une société privée affrétée par le roi.
Contrairement aux Espagnols, dont les activités coloniales étaient directement supervisées par la Couronne, les marchands et artisans londoniens préféraient poursuivre leurs missions dans un esprit d'entrepreneuriat, et ils étaient autofinancés, de sorte que tout profit profiterait alors à la maison. pays. Ils croyaient que la découverte d'un passage à travers le continent américain, vers la véritable Inde, aurait transformé l'entreprise en une entreprise encore plus lucrative.

Ainsi, avec ces objectifs à l'esprit de la Virginia Company a été créé en 1606. La zone appelée "Virginia", nommé d'après la défunte « Reine Vierge » Elisabeth I, à cette époque inclus l'ensemble de la côte est au nord de l'actuelle Floride. Grâce à de nombreux abonnements et inscriptions, début juin 1609, une flotte de neuf navires avec environ 600 personnes à bord a mis les voiles pour l'Amérique. À bord du navire amiral, appelé Sea Venture, se trouvait un homme de 24 ans appelé John Rolfe descendant d'une vieille famille norfolkienne et d'un amoureux de la pipe, et de sa femme enceinte.

Après sept semaines de navigation sur ce qui était maintenant une traversée commune, les navires ont été pris dans un violent ouragan qui a duré trois jours, et le Sea Venture a été séparé des autres navires. Il a finalement roulé sur le récif d'une île inconnue et a été détruit. Cependant, les 150 membres à bord du navire ont été sauvés, y compris l'équipage. L'île était délicieuse - végétation luxuriante, poissons, volailles et sangliers étaient abondantes et le climat était splendide. Cet événement inspirera plus tard la dernière pièce de Shakespeare, La Tempête. Cependant, les naufragés ne sont pas restés assez longtemps pour profiter de ces délices. En huit mois, en utilisant les morceaux récupérés du navire d'origine et le bois trouvé sur l'île, deux petits navires ont été construits, et les membres ont mis les voiles à nouveau, laissant derrière eux quelques hommes pour coloniser l'archipel connu sous le nom de Bermudes.

Ils se sont dirigés vers l'Ouest pour le continent américain, puis ont cloué jusqu'à ce qu'ils atteignent l'estuaire d'une rivière appelée plus tard James d'après le roi Jacques Ier. Ils ont navigué jusqu'à la rivière sur 60 miles jusqu'à ce qu'ils atteignent une péninsule boisée entourée par la rivière et les marais sur trois côtés où le village fortifié de Jamestown était situé. Bien qu'il ait été un excellent choix pour des raisons militaires, en particulier en ce qui concerne la menace de l'invasion espagnole, du point de vue de vivre réellement dans cet endroit, il s'était avéré être le pire choix imaginable. La région était humide, pleine d'eau putride, d'insectes et de terres infertiles qui étaient entourées de 20 000 Indiens algonquiens hostiles.

A suivre...

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LA NAISSANCE D'UN ÉTAT ET DU TABAC (Suite)
Pendant que l'équipage amarrageait le navire, ils s'attendaient à être accueillis par une colonie prospère, au moins les 450 personnes qui étaient parties pour Jamestown et sont arrivées en août 1609, ainsi que celles des expéditions précédentes. Imaginez leur surprise quand ils ont rencontré seulement 60 survivants, dont certains mouraient. Tous les autres étaient morts de maladies, d'accidents, de sécheresse, de famine, d'hivers terribles et d'escarmouches avec les Indiens locaux.

Massacre à Jamestown, Virginie, 1622

Alors quand tout le monde s'est rendu compte que les rations déjà maigres ne nourriraient pas les habitants, et encore moins 150 autres bouches, plusieurs semaines plus tard en juin 1610, il était temps de quitter le village et de revenir à l'étranger. Ils venaient de descendre la rivière James sur une dizaine de milles lorsqu'ils s'arrêtèrent, alors qu'un autre navire naviguait en amont, dirigé par Lord De La Warr, à bord, transportant de nouveaux approvisionnements, car il devait être le nouveau gouverneur de Virginie. Néanmoins, malgré cette mission de secours opportune, la colonie était toujours une catastrophe, une fosse sans fond en ce qui concerne l'énergie et les ressources, et il est devenu de plus en plus clair que trouver des hommes et des investisseurs serait un défi, malgré tous les efforts pour lancer entreprises lucratives dans l'agriculture, les minéraux ou l'artisanat, que ce soit avec les indigènes locaux ou le pays d'origine. Cependant, ils sont tous venus à rien, et une autre idée a dû être trouvée.


Pendant le voyage, John Rolfe avait d'abord perdu sa fille nouveau-née aux Bahamas, puis sa femme à Jamestown, et il n'avait plus que sa pipe bien-aimée, et même ici, il y avait un problème avec le tabac. Il est vrai que les Indiens cultivaient du tabac, mais la qualité était rude, étant une plante avec de petites fleurs jaunes, des feuilles courtes et épaisses et un arôme pointu qui n'était pas attrayant, en d'autres termes, Nicotiana Rustica. La qualité espagnole fumée à Londres était beaucoup plus fine, mais il était impossible de le trouver à Jamestown, à moins que Rolfe le cultive lui-même, et c'est ce qu'il a fait, avec l'aide d'un marin qui a navigué dans les Caraïbes et Trinidad. Malgré les lois sévères régissant la vente de graines de tabac à des non-Espagnols, il a réussi à acquérir un sac de graines. Toute la région était soumise à la piraterie et à la contrebande, de toute façon, et il était impossible pour les Espagnols de surveiller toutes les activités.


Ces graines n'étaient que le début. La question était de savoir comment les cultiver et quand, quelles plantes étaient les plus appropriées et comment les planter, quel sol était le meilleur, comment traiter les plantes une fois qu'elles poussaient et comment sécher les feuilles une fois qu'elles étaient prêtes. Rolfe était un homme d'affaires, pas un fermier, et en effet au début du XVIIe siècle, les Européens ne connaissaient guère plus que les Romains. Néanmoins, Rolfe était ingénieux et déterminé. Dès 1612, il donna des échantillons de son tabac à ses amis, qui le trouvaient plus doux et plus fort. Il envoya le reste en Angleterre où il fut jugé de haute qualité (bien qu'il n'atteignait pas encore les normes espagnoles) et fut payé en conséquence. Cependant, la première exportation réelle a eu lieu en 1614.

A suivre...

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LA NAISSANCE D'UN ÉTAT ET DU TABAC (SUITE ET FIN)

Matoaka était la fille de Powhatan, chef suprême de toutes les tribus locales. Les relations avec les Anglais avaient été troublées dès le début, mais Matoaka, curieux et indiscipliné, avait toujours trouvé les intrus intéressants et les avait même aidés à l'occasion. Quand elle est devenue une jeune femme, elle avait même été enlevée par les colons pendant le conflit avec le chef, mais elle a été bien traitée. C'est à cette époque qu'elle rencontre John Rolfe et ils sont tombés amoureux, surmontant tous les obstacles et les préjugés qu'une telle relation impliquait. Matoaka, converti au christianisme et baptisé rebecca, épousa John en 1614. C'était une union basée sur l'amour et l'affection mutuels, mais elle avait aussi des aspects diplomatiques pratiques. C'était un pont entre deux populations qui signifiait huit ans de paix. En 1616, Rolfe s'embarqua pour Londres avec sa femme, qui fut chaleureusement accueillie, mais tomba malheureusement malade quelques mois plus tard. Elle est morte sur le chemin du retour en Amérique. Rolfe avait un garçon près d'elle et la mémoire d'une femme qui était "curieuse et indisciplinée", "Pocahontas" en algonquin, qui avait été son surnom depuis qu'elle était enfant. Rolfe mourut en 1622, probablement lors d'un massacre des colons, la trêve ayant pris fin avec la mort de Pocahontas. Il avait poursuivi ses expériences de perfectionnement du tabac, aidé par les précieuses techniques indiennes que Matoaka lui avait enseignées.
Pourtant, les choses avaient déjà changé depuis quelques années. Lorsque le capitaine Samuel Argall arriva à Jamestown en 1617 en tant que nouveau gouverneur, il trouva la colonie semi-abandonnée et en ruines, les rues et tous les espaces disponibles cultivant du tabac, et les colons s'étendaient sur la terre, cultivant tous le tabac. Rolfe avait trouvé la solution et tout le monde s'est impliqué et la colonie pourrait enfin être autonome. Les phases difficiles n'étaient certainement pas terminées, mais personne n'a pensé à abandonner la Virginie plus longtemps. Cette année-là, 20 000 livres (environ 10 tonnes) de tabac furent exportées vers l'Angleterre, et l'année suivante, doublent cette quantité, et douze ans sur un million et demi de livres furent exportés. Vendre un produit réussi signifiait acquérir des outils, de la nourriture, des fournitures de base et même de la main-d'œuvre bon marché. En effet, les premiers esclaves africains arrivèrent en 1619, payés directement dans le tabac. La même « monnaie » a été utilisée pour payer les femmes qui étaient prêtes à épouser un colon, ce qui s'ajoute au nombre de plus en plus fréquent de personnes cherchant la terre promise. L'augmentation de la richesse et le nombre croissant d'établissements ont fait que la société devenait plus complexe et ont donc commencé à introduire ses propres lois et représentants. Lorsque la Virginia Company fut dissoute en 1624 et que la Virginie devint une colonie royale, le nom ne faisait plus référence à une longue bande de côte non précisée, mais à une région précise et en expansion.
Les cultures de tabac nécessitaient des terres étendues. Sans engrais sa culture a utilisé tous les éléments nutritionnels essentiels dans le sol. Dès le début des années 1600, les gens se rendirent compte qu'il était nécessaire d'ajouter de nouvelles colonies le long de la rivière à Jamestown. Même John Rolfe lui-même, en 1612 a créé une plantation trente miles plus loin sur la rivière. Au fur et à mesure que les cultures de tabac s'élargissaient et décédaient la terre, et que la menace indienne diminuait, la recherche se poursuivait pour trouver d'autres terres, d'abord le long de la côte, puis dans l'arrière-pays, et finalement même au-delà de la frontière de l'actuelle Virginie. En quelques années seulement, le tabac est passé d'une activité initialement symbolique d'une petite péninsule sur une rivière aux cultures florissantes et à la propriété stable de vastes étendues de terres.

Note de tabac

L'expansion constante des cultures a donné lieu à différents types de produits, selon l'endroit et le type de sol. En outre, les techniques agricoles et de transformation se sont multipliées dans une recherche continue d'amélioration qui a produit et établi toute une richesse de secrets et d'expériences que même John Rolfe n'aurait pas pu imaginer. Cependant, la hausse continue des approvisionnements a entraîné une chute radicale des prix, et beaucoup ont essayé de réduire la qualité en conséquence. Ainsi, des contrôles étaient nécessaires, et à partir de 1630 le tabac était stocké dans de grands dépôts, avec deux conséquences intéressantes. La première était que tout tabac de qualité inférieure apporté au dépôt était détruit, alors que si la qualité était élevée, le producteur recevait un reçu attesté de sa quantité et de sa qualité. Ces billets de tabac sont finalement devenus monnaie universelle. La seconde était que les grands dépôts de tabac qui étaient répartis stratégiquement dans toute la région ont attiré beaucoup de colons, de plus en plus dans les villages et les villes vus aujourd'hui en Virginie. D'autre part, Jamestown déclina rapidement une fois la capitale transférée à Williamsburg en 1698, et quelques années plus tard, elle était déjà en ruines. Aujourd'hui, son site archéologique peut être visité.
Parallèlement à la culture et la transformation du tabac a été développé un réseau de services: du contrôle de la qualité au transport aux navires et les nombreuses activités liées à ce commerce. À long terme, c'était l'épine dorsale de la Virginie. Les familles les plus puissantes étaient les propriétaires de plantations ou les commerçants. Beaucoup d'entre eux descendaient de Rolfe et Pocahontas, ou bien étaient indirectement liés. Pendant longtemps, le tabac a été la principale source de revenus de l'État. Les droits imposés aux importations par la Grande-Bretagne garantissaient également une ressource importante pour le pays d'origine. Cependant, à un certain moment, la Grande-Bretagne a dû s'en passer. Les droits, ainsi que les restrictions sur l'exportation vers d'autres pays, sont devenus intolérables pour les colonies, et comme avec le thé, le tabac est devenu un autre point de discorde dans la révolution américaine.
Encore aujourd'hui, la Virginie peut inclure le tabac parmi ses nombreuses ressources. Cependant, le tabac de Virginie n'est plus limité géographiquement, étant cultivé dans différentes parties du monde, et il est devenu l'un des types les plus attrayants de tabac, et pas seulement pour les pipes.


Bonne lecture

de dieu tu as mis le paquet mon poto. Merci pour tout c'était très instructif

Wow! Vraiment très intéressant...Merci!

Merci beaucoup pour ce superbe exposé Pat.

Très intéressant. 
C'est traduit automatiquement de l'anglais je suppose car il y a quelques coquilles de syntaxe.
Merci de ce partage!

Magne a écrit:Très intéressant. 
C'est traduit automatiquement de l'anglais je suppose car il y a quelques coquilles de syntaxe.
Merci de ce partage!

C'est effectivement traduit de l'anglais. J'essaye dans la mesure du possible de faire attention aux "coquilles", mais cela n'est pas toujours évidant, d'autant que le texte est long
Cela-dit, au vu de ta remarque, je me dis que l'a lu

Merci beaucoup Pat. C'était passionnant et je n'en ai pas loupé une ligne ! Au travers de cette lecture, j'ai appris que le St-James Flake de Sam. Gawith tirait son nom de la rivière ainsi que la ville Jamestown. Aussi que l'héroïne d'un film de Disney s'appelle Pocahontas !

Merci de ton retour Hervé