Derniers sujets
» 149ème Chapitrepar Pipe Club Morez Lun 25 Mar 2024 - 6:37
» B5 le brun Breton
par Robert Jeu 21 Mar 2024 - 20:51
» avalez vous la fumée ?
par Robert Jeu 21 Mar 2024 - 20:41
» Pas une présentation mais un petit bonjour amical
par Odoacre Mar 19 Mar 2024 - 7:47
» ET UN DE PLUS!!!!
par Robert Lun 18 Mar 2024 - 17:18
» Présentation des nouveaux membres
par tabadoc Sam 9 Mar 2024 - 19:56
» pétun du 6 mars
par papaalino Mer 6 Mar 2024 - 10:29
» Les différentes marques de bourre-pipes
par Robert Ven 1 Mar 2024 - 20:36
» Je fume toujours la pipe et vous?
par Robert Ven 1 Mar 2024 - 20:00
» STEFAN MEYER HUNDERTEINS
par papaalino Mer 21 Fév 2024 - 17:34
» Volutes du 15 février
par Berny Sam 17 Fév 2024 - 20:12
» Je me présente
par Robert Sam 17 Fév 2024 - 14:19
» pétun du 17 février
par papaalino Sam 17 Fév 2024 - 12:03
» Briquets pour pipe
par Robert Jeu 15 Fév 2024 - 17:48
» Brumeuse Vincent Manil
par Robert Jeu 15 Fév 2024 - 16:43
Qui est en ligne ?
Il y a en tout 2 utilisateurs en ligne :: 0 Enregistré, 0 Invisible et 2 Invités Aucun
Le record du nombre d'utilisateurs en ligne est de 257 le Jeu 18 Mar 2021 - 3:43
Heure de Paris
Rechercher
Le séchage des tabacs
Page 1 sur 2 • Partagez
Page 1 sur 2 • 1, 2
Le séchage des tabacs
Le séchage des feuilles de tabac
Récolte faite, la méthode employée pour sécher la feuille de tabac, va aider à définir ses qualités. Le séchage est plus qu’une simple dessiccation.
En même temps que le tabac perd de l’eau et se déshydrate, il subit une série de modifications chimiques qui contribueront à lui donner ses caractéristiques particulières.
Le but du séchage est donc
1. d’éliminer la sève/l’eau dans la feuille
2. d’accentuer les arômes
3. de définir son goût
4. de pouvoir en fabriquer du tabac
A la récolte le tabac renferme 85 à 90% d’eau. Après un fanage normal le taux est ramené à 80% à l’entrée dans le séchoir. Après le séchage (dépendant du type de séchage, voir plus loin), le tabac renferme encore 15 à 30% d’eau. Lorsqu’il est « brisant », le tabac renferme moins de 10% d’eau.
Le séchage sera bien entendu fortement influencé par la température et le degré d’humidité de l’air lors de son processus. Pour qu’une dessiccation soit parfaite le planteur doit - entre autres - composer avec le climat, sinon il emploiera un système de séchage qui le remplace et accélère le processus!
Pendant le séchage du tabac on distingue diverses phases : le jaunissement durant lequel la teinte verte disparaît pour ne laisser apparaître que les pigments jaunes. Au contact de l’air et de l’humidité ceux-ci vont s’oxyder et le tabac prendra sa teinte brune caractéristique. Par la dessiccation du tissus foliaire on va obtenir la fixation de la teinte et réduire les côtes progressivement, c’est la phase de réduction.
La nature du tabac – la « variété » (voir un autre article sur les différentes variétés) intervient également. En général un tabac plus foncé (un tabac « noir ») jaunit plus lentement qu’un tabac clair.
Exemple : un Semois (à l’origine un Kentucky) jaunira lentement et exigera une température de 27° à 32° avec un état hygrométrique de 85% à 90% (typiques pour la Vallée de la Semois !), tandis qu’un Burley jaunira bien avec une humidité de 65% à 70% lorsque la température ne dépasse pas 32°.
Le séchage du tabac dépends bien entendu de la région de récolte mais également du type de tabac et de l’emploi que l’on veut en faire (cigarettes, tabac à priser, cigares, tabac pour pipe, tabac à chiquer).
Voici les 4 méthodes employées de par le monde pour sécher le tabac :
(tabac séché = dried tobacco/cured tobacco)
2 types de séchages « naturels » : dépendant du type de climat
· Séchage au soleil (Sun-curing)
· Séchage à l’air libre (Air-curing)
2 types de séchages à la chaleur artificielle :
· Séchage à la chaleur directe par feu/fumée (Fire-curing)
· Séchage par chaleur indirecte (Flue-curing)
Séchage au soleil ou sun-cured tobaccos
Le tabac est exposé dehors, en plein soleil. Cette méthode est employée en Turquie, en Grèce, en Bulgarie et en Roumanie ainsi que les pays méditerranéens. On appelle les tabacs ainsi séchés également - pour des raisons géographiques assez évidentes - les « tabacs orientaux » (oriental tobaccos). Ils ont une faible teneur en sucre et en nicotine quoi que les valeurs peuvent fluctuer. Les feuilles prennent une teinte jaune clair (couleur citron). Ces tabacs sont employées pour les cigarettes et le tabac pour pipe.
Séchage à l’air libre ou air-cured tobaccos
Traditionnellement on suspends les feuilles dans des granges bien ventilées (souvent quelques poteaux surmontés d’un toit ou un hangar sans parois) pour sécher. Le côté le plus exposé aux intempéries est protégé pars des planches espacées.
En général le tabac y reste suspendu pendant 4 à 8 semaines.
Un tabac « air-cured » a en général un taux de sucre très bas qui donne au tabac un goût léger et une haute teneur en nicotine.
Dans la Vallée de la Semois on rencontre encore ce type de séchoir le long des (anciens) champs de plantation de tabac.
Actuellement dans beaucoup de pays on utilise un système’« air-cure » plus industrialisé. Les feuilles sont placées sur des plateformes et la grange possède des ventilateurs (pour accélérer la perte d’eau) et la température et l’humidité sont constantes et contrôlées (entre 18°C et 24°C). Ainsi 4 à 5 jours seront suffisants pour obtenir un séchage acceptable, donc un gain de temps considérable.
Le séchage à l’air libre est souvent employé pour le tabac à cigares, à chiquer et à priser (tabacs foncés), les Burleys plus foncés (appelés alors « dark air cured tobacco ») pour pipes et cigarettes qui résulte dans un feuille d’un brun acajou avec un goût de terre et une teneur en nicotine élevée, et le Maryland. Le goût « poivré » dans certains tabacs (Burley, tabacs cubains et d’Amérique Centrale pour cigare) provient de la nicotine
Séchage à la chaleur directe ou fire-cured tobaccos
Ici, le tabac est également suspendu dans de grands hangars et de larges granges mais ceux-ci ont des parois fermées. A l’intérieur le tabac subit continuellement ou partiellement la chaleur (et surtout la fumée) de feux de braises (bois dur).
C’est le principe du barbecue !
La durée de séchage varie de 3 jours à 10 semaines en fonction du type de tabac et du processus employé. Les feuilles ainsi traitées contiennent peu de sucres et beaucoup de nicotine. C’est un tabac « fort ».
La feuille de tabac prends ainsi une couleur foncée et devient huileuse. Elle dégage une forte odeur de bois et a une belle texture.
On emploie des tabacs fire-cured pour du tabac à pipe, à chiquer et à priser. Un exemple en est le « dark fired Kentucky », une forme de Burley ou le Latakia (Chypre, Syrie-Shek-al-Bint) qui est également un tabac séché à la chaleur directe.
Séchage par chaleur indirecte ou flue-cured tobaccos
Ici également le tabac est suspendu dans une grange, mais celle-ci est pourvue de tuyaux (le plus souvent rectangulaires) qui véhiculent la chaleur (fumée/vapeur) provenant d’une source le plus souvent à l’extérieur de la grange même.
Le mot « flue » est la dénomination employée pour ces tuyaux. Ce canaux échaudés ne donnent donc que de la chaleur au tabac (environ 75°C) disposé dans la grange, contrairement au « fire curing » ou également la fumée influence les feuilles de tabacs qui y sèchent. Le « flue curing » ou séchage indirect permets au tabac de sécher très lentement, n’est aucunement influencé par la fumée et permets de réduire le processus à une semaine (4 à 5 jours) tout en gardant une chaleur constante. Cette méthode est employée pour le tabac de cigarettes et résulte dans une teneur en sucre élevée, a un aspect moins « huileux » et une teneur en nicotine faible à moyenne. La teneur en sucre fait que le pH diminue et que ce type de séchage/de tabac occasionnera moins de « tongue bite » (picotement de la langue, voir un autre de mes articles sur ce sujet) mais par contre le tabac brûlera plus vite.
Les feuilles sont alors très sèches et cassantes et sont principalement utilisées pour la fabrication de cigarettes. Après séchage elles seront posées par terre pendant 3 à 4 semaines pour fermenter. Cette méthode est utilisée pour le Virginia qui obtient ainsi sa couleur typique jaune dorée.
Cet article sur l’alchimie de la feuille de tabac ne serait pas complet sans mentionner que la fermentation (comme déjà mentionnée dans cet article) aura un impact significatif sur le produit fini. Il y a bien entendu la fermentation « naturelle » inhérente au stockage mais on utilise encore deux méthodes de fermentations qui feront suite à certains types de séchage décrits ci-dessus :
· Fermentation par pression (comme pour le Périque)
· Fermentation pas gonflement ou « bulking » (comme pour le tabac pour cigare)
Fermentation par pression
Dans le cas du Périque les feuilles sont empilées dans des barils et mises sous pression (voir photo ci-jointe) pour briser les cellules de la feuille. Le jus qui en résulte se mets alors à fermenter. Cela se répètera jusqu’au moment où le baril est plain (jusqu’à 4 fois). On rajoutera le jus à la feuille ultérieurement. Après un an la feuille aura une couleur plus sombre (presque noir) et le goût en sera plus doux et épicé. Ces tabacs seront employées dans la fabrication flakes, cakes et cordons. Ce n’est qu’après la fermentation et le rajout du jus que l’on mettra le tabac à sécher. Cette méthode n’est manufacturée que par quelques cultivateurs en Louisiane (USA).
Fermentation par gonflement ou bulking
En empilant les balles de tabac (bulks) la pression ainsi obtenue fait fermenter sur place. On surveille attentivement la température car elle a une influence majeure sur le goût et la couleur de la feuille de tabac. Cela n’influence pas beaucoup la teneur en nicotine mais par contre la chaleur … et la « caramélisation » des sucres contenus dans la feuille ce qui donnera un tabac plus doux.
J’espère que ce survol des différentes méthodes de séchage et de fermentation vous aura appris à comprendre pourquoi les différents tabacs ont des goûts et arômes différents. C’est la base que doivent connaître les « blenders » (mélangeurs comme Russel Ouellette). Bien entendu, dans le processus de fabrication du tabac en usine il y aura des ajouts (topping, flavouring) mais cela est une autre histoire et déjà décrite dans un de mes articles précédents.
Denis Mc Kie
Dernière édition par Denis Mc Kie le Sam 3 Mar 2018 - 16:54, édité 1 fois
Denis Mc Kie- client
- Messages : 149
Date d'inscription : 05/08/2017
Age : 78
Localisation : Vosges, France
arôme- client
- Messages : 657
Date d'inscription : 05/08/2017
Age : 61
Localisation : Provence
tabadoc- régulier
- Messages : 2062
Date d'inscription : 03/08/2017
Age : 62
Localisation : sous les vents armoricains
Re: Le séchage des tabacs
TRès bon résumé Denis
Je te suggère un titre plus précis : séchage des feuilles de tabac pour le différencier en parcourant rapidement le contenu du forum avec le séchage du tabac avant fumage.
Je te suggère un titre plus précis : séchage des feuilles de tabac pour le différencier en parcourant rapidement le contenu du forum avec le séchage du tabac avant fumage.
Alexandre- RANG : MEMBRE V.I.P.
- Messages : 4905
Date d'inscription : 06/08/2017
Age : 60
Localisation : Vienne
Magne- client
- Messages : 381
Date d'inscription : 10/08/2017
Age : 43
Localisation : canton de Vaud / Suisse
Re: Le séchage des tabacs
Minutieux et circonstancié .
(Rien à voir mais jadis je m'souviens qu'à côté des "gauloises bleues" il existait un paquet jaune
nommé "Maryland., moins fortes, un genre de blondes.)
(Rien à voir mais jadis je m'souviens qu'à côté des "gauloises bleues" il existait un paquet jaune
nommé "Maryland., moins fortes, un genre de blondes.)
Daymonts- client
- Messages : 658
Date d'inscription : 17/08/2017
Age : 72
Localisation : Ile de France
Re: Le séchage des tabacs
Merci Denis pour ce très bel exposé complet et instructif.
_________________
Sénèque : Ce n'est pas parce que les choses nous semblent inaccessibles que nous n'osons pas; c'est parce que nous n'osons pas qu'elles nous semblent inaccessibles.
La solidarité et le partage du savoir de chacun au profit de tous.
PAT1er- Administrateur
- Messages : 3257
Date d'inscription : 15/08/2017
Age : 62
Localisation : Cherbourg-en-Cotentin
Re: Le séchage des tabacs
Brravo et merci pour ce beau travail et ces belles photos que tu nous offres. Dans la même lignée que ton magistral exposé sur les différents filtres
Silver Cloud- client
- Messages : 393
Date d'inscription : 06/08/2017
Localisation : Région lyonnaise
Page 1 sur 2 • 1, 2
Sujets similaires
» Scaferlati vert
» "Cuisson" des tabacs au four
» Savinelli (tabacs)
» Fin des tabacs Mc Clelland
» Fin des tabacs Peterson
» "Cuisson" des tabacs au four
» Savinelli (tabacs)
» Fin des tabacs Mc Clelland
» Fin des tabacs Peterson
Page 1 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum