Les aventures d'un Breton en Montérégie

Jeudi 4 octobre: BALADES SOUS LA PLUIE

Pour aujourd'hui la météo propose des températures élevées et de la pluie en fin de journée. Le programme consistera à poursuivre les visites de la veille. Donc cap au sud. Je repasse devant le lac Brome, traverse Knowlton pour rejoindre Mansonville. Ce faisant je longe un petit lac, le rêve canadien typique pour un français...

Arrivée à Mansonville, qui doit son nom à un certain Robert Manson qui s'y établit début XIXème siècle. La bourgade reste typique de la région, avec comme curiosité une grange ronde qui fut construite par les Shakers, secte issue des Quakers. Cette grange est ronde pour que le diable ne retrouve aucun coin où rôder...

La route continue vers l'est ce qui me permet d'avoir uen vue magnifique sur le mont Owl's Head.

Malheureusement, la pluie qui était annoncée uniquement en fin de journée pointe le bout de son nez, voire son nez tout court dès le midi. Rapidement elle devient importante et me privera d'une vue magnifique sur les montagnes à partir du lac de Memphrémagog dans la ville de Magog...

Je réoblique vers le sud, toujours sous la pluie. Ce faisant je visite encore un ou deux villages puis je décide de rentrer à Roxton falls. En effet j'ai rendez-vous au gîte avec mon hôtesse et son mari qui veulent me faire voir les différents pans de leur activité. Lorsque j'arrive le temps est repassé à un soleil encore timide mais bien présent. Il faut savoir que Claire-Marie et Claude ont mis sur pied un grand et beau gîte, mais qu'il y a aussi une petite ferme avec lapins, poules, moutons, des salles aménagées pour des mariages ou des visites scolaires guidées. Mais le plus inhabituel est à venir: la maman de Claire-Marie et cette dernière sont des costulières de très haut nivaeu et je visite la collection de costumes de toutes les époques: plus de 2500 pièces ! utilisées bien sûr à des fins récréatives mais aussi pour des théâtres par exemple... Impressionnant !
Après un petit temps de repos je rejoins Ginette et Gervais. Là encore un bon petit repas est en préparation. Ce dernier pris nous discutons de la géographie du Québec et notamment de l'histoire du peuplement, ce qui me permet de me remettre en tête les différentes populations amérindiennes peuplant le Québec et de leurs rapports avec les Français et les Anglais. La question amérindienne actuelle est également évoquée.
Après tout cela retour au gîte pour une nouvelle nuit de repos, afin d'aborder la fin du séjour dans de bonnes conditions...

Toujours aussi fascinant mon cher ami. 
Au passage, lors de ton passage au lac Memphrémagog, dis-moi, n'as-tu pas vu Memphré? Memphré est, tout comme Nessie qui « hante » les tréfonds du Loch Ness, Memphré, lui (ou elle?) « hante » le lac Memphrémagog. Je me dis donc que, pendant une accalmie, tu n'aurais pas vu ledit Memphré.
Pour ce qui est du reste, je t'assure, ton récit est simplement passionnant. Je revois avec plaisir ces coins de la Montérégie dont certains que je n'ai pas vus depuis une éternité. Heureux, au passage, que tu aies vu cette grange ronde. C'est, on en conviendra tous, un véritable objet de curiosité et la signification de cette rondeur n'est pas moins étrange.

Merci beaucoup Gervais pour tes appréciations. venant de quelqu'un qui sait manier les mots comme toi tu conviendras que le compliment m'honore.
Pour Memphré eh bien je n'ai vu personne... Maintenant il a peut-être fait envoyer cette météo extrêmement maussade pour ma venue, afin de rester bien incognito...

Super! Lors de notre séjour, nous n'avons pas eu l'occasion de visiter les lieux que tu cites, ni de connaitre son histoire… Alors, un grand merci pour le partage de ces bons moments. 

Vendredi 5 octobre: LE GRAND BOL D'AIR

La fin du séjour se rapproche et je décide d'emmagasiner le plus de découvertes possibles. Claire-Marie et Claude m'ayant vanté les beautés du parc de la rivière Coaticook je décide de m'y rendre. Donc direction sud de Sherbrooke. J'ai de la chance, il fait grand beau ce matin, même si les températures ont bien chuté.
Première étape à Compton. Je m'arrête devant les magasins généraux et la maison natale de JBM Saint-Laurent, qui n'était autre que le père d'un avocat célèbre qui fut en son temps Premier Ministre...


Je file ensuite vers la Coaticook. Le parc est situé près de la petite ville du même nom. A l'entrée de ce parc il y a un camping. Cela me permet de voir arriver des campeurs, avec la voiture et la caravane du coin. Je vous laisse apprécier...

Et tant qu'on y est, un bus scolaire, tout comme dans les films.


Je m'immerge dans le parc. Il faut savoir qu'au-dessus de la rivière a été élevé le plus long pont suspendu au monde. Il surplombe la Coaticook de 50 mètres. Il faut que vous sachiez que Tabadoc est malheureusement sujet au vertige, et que la traversée de cepont tremblant un peu sous les pieds ne put être réalisée qu'à la 3 ou 4ème tentative, bel exploit !



Je vais me balader plus de 2 heures dans ce parc. Inutile de vous dire qu'outre plein d'informations culturelles locales (histoire d'exploitation de la rivière et de sa région), je m'en suis mis plein les yeux en ce qui concerne la nature et que je vais vous montrer 2 échantillons de la forêt, mais que j'aurais pu en mettre des dizaines...


Dire qu'en hiver on peut parcourir ce parc dans tous les sens en raquettes... Quel émerveillement ce doit être !
Je rejoins ensuite la ville de Coaticook et vais voir la maison d'Arthur Norton, magnat mondial de soulève-rails au début du XXème siècle.

Bretonnette veut que nous achetions cette maison. J'ai beau lui expliquer que j'ai des discussions difficiles avec le maire de Coaticook (le manoir Norton est actuellement un musée...) elle ne veut rien savoir...
Toujours est-il qu'après cette superbe randonnée je dois revenir sur Roxton Falls car Gervais désire absolument me faire faire la connaissance de sa tante. Nous y voilà donc partis. J'ai été absolument stupéfait par la vivacité et l'acuité d'esprit de cette dame de 83 ans qui connaît bien la France et a un jugement acéré sur la situation de notre pays, peut-être même supérieure à celle de bon nombre de nos concitoyens.
La journée se terminera par un rituel initié par Patrick et sandrine, à savoir un repas au gîte avec Gervais et Ginette. 4 plats aussi savoureux les uns que les autres, avec pour terminer un pudding chômeur qui aura réconcilié Gervais avec les "becs sucrés"... Encore quelques bonnes parlotes puis dodo car tout le monde est bien fatigué. Demain sera encore une autre étape...

tabadoc a écrit:Je m'immerge dans le parc. Il faut savoir qu'au-dessus de la rivière a été élevé le plus long pont suspendu au monde. Il surplombe la Coaticook de 50 mètres. Il faut que vous sachiez que Tabadoc est malheureusement sujet au vertige, et que la traversée de cepont tremblant un peu sous les pieds ne put être réalisée qu'à la 3 ou 4ème tentative, bel exploit !

Peu importe le nombre de tentatives; un exploit est un exploit! Je sais que c'est dur de combattre ses phobies, alors bravo.

Et merci de nous régaler à ton tour de tes aventures en pays québécois.

Quitte à être accusé de radotage, Éric mon cher ami, cette dernière tranche de ta virée en sol québécois ne dépare pas du reste.
Quant aux couleurs qui t'ont fasciné lors de ton excursion, il ne reste plus rien ou peu s'en faut. Quelques arbres, ici et là qui sont rouges, mais plus rien à voir avec ce que tes yeux t'ont permis d'admirer.

Samedi 6 octobre: VERS LE RETOUR...

Ce matin c'est le dernier réveil en terre québécoise. En effet toutes les bonnes choses ont une fin et il faut songer au retour... Un dernier petit déjeuner au gîte, tout en bavardant comme d'habitude avec Claire-Marie. Ensuite je finis mes bagages, prend congé de Claire-Marie en la remerciant encore de l'excellent accueil qu'elle m'a réservé avec Claude. Les bagages dans la voiture, et en route pour Roxton Falls centre.
J'arrive au QG, frappe à la porte. Raven me répond avec sa grosse voix, mais je ne m'en formalise plus, je sais que j'aurais droit à mon calin une fois entré. La bise à Ginette, le salut à Gervais et je m'attable devant un excellent café qui n'aura peut-être pas le goût des jours précédents. Avec Gervais et Ginette nous discutons essentiellement de l'organisation de cette journée. Bien que mon départ de l'aéroport soit prévu à 23h30, j'ai décidé de ne pas partir trop tard car je voudrais profiter à fond de mes visites jusqu'au bout, et d'autre part ne m'étant jamais rendu à Pierre-Eliott Trudeau dans ce sens je préfère avoir tout mon temps devant moi, on se sait jamais, un pépin de dernière minute peut toujours survenir...
Il est temps de prendre congé. Allez, de la dignité... On discute d'une prochaine venue de ma part, çà aide...
Clé dans le démarreur et direction nord par Granby. J'ai décidé d'aller par là car d'une part cela va me faire visiter la vallée de la Richelieu qui est à l'opposé de ce que j'ai peu voir toute cette semaine, et d'autre part cela me rapproche de façon appréciable de l'aéroport. On se rend compte d'ailleurs qu'on se rapproche d'une métropole. En effet à partir de Granby les forêts disparaissent en grande partie tandis que l'habitat urbain se fait plus dense... Ce faisant j'arrive à Chambly. Cette ville a un intérêt touristique car elle s'établit le long d'un élargissement de la Richelieu, rivière ma fois fort jolie avec ses rapides. De plus l'attrait est également historique car Chambly fut établie dans une zone où sévirent des guerres franco-anglaises au début du XVIIIème siècle. Il en subsiste un fort français, tandis que dans la rue Richelieu partant de ce fort s'échelonnent de superbes demeures typiques du style palladien du XIXème siècle. Je fixe toutes ces images, et m**** c'est le moment que choisit ma batterie d'appareil photo pour flancher... Toutes les images de la journée seront perdues, hormis dans mon souvenir, et je ne pourrai les partager avec vous... Un seul remède à cela: essayer de revenir un jour pour remédier à cet état de fait. Et comme si cela ne suffisait pas il se met à pleuvoir. Je me dis donc qu'il s'agit sans doute de la fin du voyage et bien qu'il ne soit que 15 heures je décide de filer vers l'aéroport. On entre l'adresse dans le GPS et c'est parti. Finalement ce n'était peut-être pas une mauvaise idée de partir tôt car il y a des travaux sur le pont Champlain et cela embouteille sérieusement... Je mets à profit tout ce temps pour contempler le Saint Laurent et en arrière-fond les buildings de Montréal. Décidément ce n'est pas mon truc, j'aime mieux les villages, mais il faut avouer que c'est impressionnant. Encore pas mal de détours dans les faubourgs de Montréal et je me rapproche de l'aéroport. J'aurai quand même mis 1h30 de plus que prévu sur l'horaire initial... Dernier petit stress: espérer retrouver facilement l'agence de location de voiture mais finalement c'est très bien fléché. La voiture est donc rendue et je me rends vers l'aérogare. Il me reste 5 heures à passer, mais j'ai l'habitude de ce type de situation et je sors mon arme secrète, à savoir un bon livre de la Pléiade, et en l'occurence il s'agira des Mémoires d'Outre Tombe. Enregistrement, un petit repas puis je rejoins la zone d'embarquement et me replonge tranquillement dans ma lecture. Appel pour l'embarquement, me voici dans l'avion. L'avantage d'un départ à cette heure -là est que j'ai une occupation tout trouvée pour le voyage: dormir...
Je me réveille et surprise nous sommes près de Nantes. Au sortir de l'avion 1 heure pour vérification du passeport et récupération des bagages. Je reprends ensuite ma voiture et direction Plabennec. C'est étrange, bien qu'on soit en automne les arbres n'ont plus du tout les mêmes couleurs que de l'autre côté de la Grande Mare, ici le vert domine, avec parfois un peu de roux...
Je suis bien sûr attendu de pied ferme par Bretonnette. Contrairement à Raven, Audie ne m'aboie pas après. Je passerai bien sûr un bon bout de temps à raconter mon voyage à Bretonnette, tandis qu'elle se précipite sur les photos pour découvrir au mieux mon périple. Un coup de fil à Gervais et Ginette pour prévenir que je suis bien rentré. Et voilà la vie habituelle va reprendre....
Pour conclure je dirai que ce fut un magnifique voyage et une merveilleuse expérience relationnelle. J'ai été comblé au-delà de mes espérances par tout ce que j'ai découvert, et je me suis dit qu'avec l'immensité du Québec il n'y aurait pas trop d'une vie sans doute pour tout voir. Et bien sûr je vais remercier toutes les personnes que j'ai pu rencontrer lors de ce périple. Leur gentillesse m'a profondément touché. Bien sûr une pensée toute particulière à Gervais que j'ai été ravi de retrouver en très bonne forme et qui est à l'origine de ce projet, à Ginette qui est adorable et qui s'est mise en quatre pour m'accueillir pendant tout ce séjour. Un grand remerciement à mes hôtes du gîte, Claire-Marie si accueillante et Claude si gentil et discret , je savais par Patrick que je n'avais guère de crainte à avoir, je n'ai pu que confirmer l'absolue véracité de ses propos, c'est une étape à retenir en cas de voyage, sans hésitation aucune. Et bien sûr je ne puis oublier Bernard et Guy. Leur rencontre a confirmé ce que nous disons sans cesse, à savoir que ces rencontres en chair et en os confirment et amplifient tout ce que nous pouvons ressentir par les voies virtuelles. Merci cousins d'avoir fait votre rencontre, vous êtes des gars formidables. Et enfin Gervais n'oublie pas de saluer ta tante de ma part, j'ai été stupéfait par sa forme intellectuelle... , à tous et toutes...
Une petite précision: Bretonnette insiste très fortement pour que je recommence ce voyage, mais avec elle... Cette petite littérature n'est donc peut-être que le prélude à de nouvelles aventures...

Eh bien, des médecins qui préfèrent la campagne à ville on en cherche ici mon cher... des centaines de petites villes seraient heureuses de te voir arriver chez elles...

Heureux que tout se soit bien terminé pour toi et que tu aies aimé ton séjour parmi nous... à la prochaine donc si j'ai bien compris... avec bretonnette.

Merci encore pour cet excellent compte rendu.