"Cuisson" des tabacs au four

papaalino a écrit:merci El Che

Fayot 

Bonjour les amis

Sujet intéressant. Moi, j'ai fait ça avec de l'Escudo (qui est un tabac que je connais bien et depuis longtemps), et le résultat était à mon sens réjouissant : le côté "figue" mis davantage en avant, plus de douceur, le côté pain de seigle etc. Ca devient autre chose, pas forcément un tabac dont on penserait qu'il a été vieilli (pour l'escudo, la boîte la plus ancienne que j'ai eu à fumer devait avoir 5 ans, ce qui n'est pas très vieux).

Je n'ai fait cette opération que deux fois : l'une (par prudence) à 55 degrès toute la nuit (9h de cuisson) et l'autre à 65 pendant 7 heures. Le résultat était pour moi assez proche dans les deux cas. Comme Claude, j'ai placé mes boîtes dans un torchon en toile de coton bien épaisse (humide de plus). La cuisson se fait donc lente, non déshydratante (ça fait presque cuisson en cocotte !). Et, les deux fois, je n'ai pas ouvert les boîtes en question avant plusieurs jours (plusieurs semaines la deuxième fois) après l'opération. La cuisson fonctionne davantage comme un exhausteur, un fondeur de sucs, que comme une cuisson au sens strict. En tout cas, sur l'Escudo, c'est un régal ! Au point que je me demande ce que cela donnerait, de recommencer, et de laisser ensuite vieillir une boîte comme ça pendant 1 ou 2 ans.

À 85 degrès, je peux imaginer que ce soit encore différent (car à 80 degrès, là, on commence vraiment à cuire et faire évaporer), mais je n'ai jamais essayé.

Cuisson, quand tu nous tiens !!!
Je reviens ici, de peur que Claude ne me gronde à nouveau d'avoir mélangé deux fils...
 https://ze-bistro.forumactif.com/t813p10-samuel-gawith-best-brown-flake-straight-virginia

Bref, je resitue la discute :
Il fut un temps, ailleurs , mon regretté ami Betelgeuse nous contait aimablement l'art et la manière de faire cuire un tabac, l'EMP en l’occurrence (Early Morning Pipe).
Claude  a bien évidemment contribué à cette discussion, mais depuis nous avons changé de crèmerie.
Donc, si le fait de cuire un tabac prête à converser sur la recette à employer (Dans la boité, pas dans la boite, quel thermostat etc...) le résultat laisse encore plus à discuter. Est-il différent, meilleur, en clair cela vaut-il la peine ?
Pour ma part et pour l'EMP, expérience faite, le tabac semblait plus gras mais meilleur, je ne sais pas... sauf à fumer les deux simultanément (celui d' avant et d'après NDLR) je reste dubitatif (comme aurait dit mon autre ami Dubhe). Le résultat le plus significatif étant que la qualité n'a pas été altérée. Ce qui reste le plus important.
Fort de cette expérience et prêt à approfondir, une fois ce fil relancé dans nos murs, j'ai entraperçu une suggestion (jamais retrouvée) de cuire son tabac non au four domestique mais dans un four "solaire".
L'attrait écologique de cette suggestion m'ayant frappé, j'ai tenté de faire "d'une paire deux couilles" en croisant deux innovations: travailler sur un de mes tabacs fétiches ( le Dunhill Flake) et cette cuisson solaire.
Mal m'en a pris, je le crains , puisque le mal était déjà fait quand mon Tabadoc  a tenté de m'alerter sur le gâchis en cours :
"autant il semble en tout cas pour lui que la "cuisson au soleil" soit génératrice de ... comment dire..? de m****"

J'ai donc aussitôt voulu tester l'étendue des dégâts en fumant ce VA modifié, et en termes d'horreur j'avoue n'avoir pas été déçu.
Imaginez l'impression de fumer un Clan...qui aurait perdu son peu de goût tout en conservant l'âcreté d'un tabac amer...
Exit le goût sucré du VA, envolée la délicate douceur de ce flake. Point de (bonne) surprise , non, plutôt une sale linéarité dans le "beurk" !!!
Attends, mon Cadf' me dis-je , laisse un peu mûrir la chose, attends de voir comment ta bouse évolue et change de pipe...
Et donc, attendez-vous avec impatience, qu'en est-il ?
Toujours aussi dégueulasse bien qu'en moins pire ...
Aussi dois-je vous avertir, si vous voulez cuire vos tabacs, fuyez pauvres fous, passez votre chemin et arrêtez vos conneries... Achetez Deux boites et encavez-en une pour la ressortir 10 ans plus tard.
Fumer la Pipe est école de la patience dit-on !!!

Pas de problume cher Frère 
Merci pour ton retour d'expérience.

Comme je du l'écrire ici ou là, la cuisson au four ne convient pas à tous les tabacs. J'en ai fait l'expérience aussi.

Pour le Capstan Original Navy Cut, avec ma méthode, le résultat est là. On y gagne en effet.

Pour l'UMP, et bein c'est un tabac que je n'apprécie pas vraiment.
Zncav& quelques années, bien, mais à mon âge, un peu tard   J'ai quelques VA rachetés à des amis qui ont été bienencavés des années. ets surlesquels je ne pratiquerai pas la cuisson, inutile dans ce cas.

Bonnes volutes en VA

Merci pour ce retour fort intéressant mon cher 
frere cadfael  c'est toujours un plaisir de te
lire... 

J déterre ce sujet pour Magne.

clod46 a écrit:J déterre ce sujet pour Magne.

Merci Claude. Vais étudier tout ça.

La macération a pour effet de développer des composés plus ou moins volatils, des éthers, des huiles, des goudrons . . . Au fil du temps, les composés les plus volatils vont finir par disparaître, le processus, dans une boite bien close, durera des années, c'est pourquoi la maturation a tant d'importance. Les produits volatils sont les plus agressifs. Lors de la combustion c'est ceux qui s'enflamment en premier, tout au cours du fumage on brûle des composés de plus en plus lourds, c'est ce qui donne ses périodes à un tabac complexe, un tabac monolithique n'aura que peu de variances. S'il est intéressant d'éliminer les volatils par trop agressifs il peut être dommage après avoir œuvré pour bâtir un tabac charpenté aux effluves complexes de le torréfier pour ne garder que des goudrons lourds aux senteurs caramélisées. S'il en va de même pour le vieillissement naturel qu'il ne faut pas poursuivre plus que de raison, la cuisson, en augmentant la pression à l'intérieur de la boite initialement scellée va éliminer rapidement de nombreux composés hautement et moyennement volatils sans discernement et sans qu'on soit en mesure de contrôler quoi que ce soit. A compter que l'on ait une connaissance parfaite de la température de vaporisation des composés on pourrait se contenter d'une température très modérée en imaginant que seuls quelques composés s'évaporeraient, toutefois la perte d'étanchéité de la boite ferait que d'autres composés se verraient drastiquement impactés. Une cuisson rapide à forte température est une hérésie qui ne devrait être réservée qu'à quelques expérimentations ponctuelles type torréfaction. Ce processus peut présenter un intérêt pour la fabrication de composés destinés à un mélange ultérieur avec d'autres tabacs.