Le temps des adieux....Le dernier message de Gervais

Gervais,
À priori il s'agit de la dernière ligne droite pour toi. Enfin, tout du moins en ce qui concerne une toute petite partie de Gervais... parce que pour l'essentiel, ce n'est que le début d'une autre aventure, telle est ma conviction intime. En tant que Passeur, tu ne te perdras pas, c'est autant de «temps» de gagné mon ami, quoique là encore, mon petit doigt me dit que le temps n'est qu'une illusion... De ce côté de la grande bleue où de l'autre, ici où ailleurs, en ce monde où un autre, on ne se quitte pas vraiment, ce n'est pas le Passeur qui me contredira... Il me reste encore un peu de ton CBR, je saurai l'apprécier en pensant à toi. Plein de courage à ton entourage, entre autre Mélu, et merci à Berny pour le MP, à bientôt Gervais, en temps voulu.
Bruno.

Gervais, j'ai vu ton message ce matin et j'ai mis un moment à m'en remettre. J'ai pensé à toi toute cette journée et je n'ai trouvé le courage de te répondre que ce soir, de retour dans mon foyer. Je garde le souvenir de toi comme quelqu'un de passionné par ce qu'il fait, fidèle en amitié et courageux face à l'adversité de la vie. La façon dont tu as vécu ta maladie et un exemple à suivre, ne rien lâcher, jusqu'au bout.
C'est la fin du chemin pour toi, ou le début d'un autre, vas savoir, on se retrouvera plus tard, dans un nuage de fumée. En attendant tu peux partir sereinement, tu as laissé ton empreinte ici bas, tu n'es pas prêt d'être oublié.
A Diéu sias Gervais
Philippe

Cher Gervais,

Voici donc le moment de ton départ.
Ton courage face à la maladie force le respect de chacun.

Je te suis reconnaissant pour tous les efforts que tu as investi dans ce forum pour nous maintenir réunis autour de ce qui fait que la vie nous est agréable: la bouffarde, bien sûr, mais pas seulement.

A présent qu'il te faut nous quitter, je ne peux m'empêcher de découvrir une nouvelle analogie entre la vie et nos volutes: le pétun nous est agréable, même s'il n'est pas toujours aisé, mais lorsque la bouffarde refroidit, les souvenirs de nos tabacs restent et, eux, ne s'éteignent pas.

Fais bonne route, camarade.

-Sébastien

Salut Gervais mon cher confrère,
 
Ce matin devant mon clavier et mes écrans encore vierges, je suis triste. Triste de savoir que tu vas nous quitter. Triste de me rendre compte que ne pourrai plus lire ta prose quelquefois empreinte de traits d’acide. Triste mais à la fois heureux de savoir que, derrière moi, accroché au mur, ce superbe cadeau que tu m’as fait un jour, (drapeau de couleur bleue croisée de blanc au quatre fleurs de Lys), ce représentant d’un rêve partagé que je verrai chaque jour en ouvrant la porte de ma tanière, me rappellera le souvenir d’un homme de lettres au caractère bien trempé.
Tu nous quittes Gervais, mais uniquement physiquement, ton esprit vieillira avec nous et, grand chanceux que tu es, tu connaîtras avant moi enfin la vérité de savoir si vraiment il existe quelque chose ailleurs, après la vie. Si oui, alors prépare-moi une place afin que nous puissions, un jour, alors deviser et pétuner ensemble pour l’éternité.
Comme on le disait chez les commandos : « La mort est le meilleur moment de la vie puisqu’on le garde pour la fin … » Qu’elle te soit douce et paisible, entouré de tous les tiens avec lesquels je partage cette douleur.
 
Pierre

Mon Grand Frère,

Nos chemins se sont croisés pour mon plus grand bonheur. Que de bons moments passés à tes côtés... Je pense à nos échanges, virtuels d'une part, sur Skype chaque semaine et qui parfois duraient tard dans la nuit. A notre première rencontre à Saint-Claude, où chaque matin nous allions rendre visite à notre parrain dans son atelier. Toi, le québécois qui m'a fait découvrir et présenter l'univers pipiers de Saint-Claude. A notre petite virée en mer sur mon canot, à la chance et à l'honneur que Sandrine et moi même avons eu à vous rendre visite à Ginette et à toi de l'autre côté de la grande bleue. Que de merveilleux moments… Tu as tenu bon la barre dans la tempête, et pour le coup tu nous as donné une sacrée leçon. Je continuerai à entendre tes expressions, à me parler à travers tes œuvres. Comme toi, je n'ai pas peur de la mort et le jour où mon heure sonnera je sais que tu m'accueilleras avec une bonne pipée de CBR. Sandrine et Max se joignent à moi, et nos pensées vont également à Ginette et à Sandra.

Bon vent et bonne mer frérot...

PS: Je ne t'ai certainement pas dit non plus à quel point tu comptes pour moi.

Salut Gervais, et à tous les autres aussi,

Sans le message de Berny, je ne me serais certainement pas manifesté, donc merci à lui.
Que rajouter de plus que ce qui a été dit, pensé avec sincérité, quand on partage les mêmes sentiments ? Tu réagis avec une implacable lucidité et un courage exemplaire.
Tu dis ne pas vouloir de pitié, je comprends, mais un peu de compassion, d'essayer de se mettre à la place des autres ne gêne pas. Il y a dix ans, j'étais dans le coma pendant un mois et la lame de la faux est restée dans son fourreau. L'idée est de se dire qu'il vaut mieux avoir des remords que des regrets. Même si on n'a pas peur de la mort, c'est chiant de quitter ce que l'on a, connu, aimé.
J'ai eu la chance de t'avoir connu en 2017 à St-Claude, puis de ton passage chez moi en Suisse où, le matin avec ton café, tu prenais tes "bonbons"comme tu disais. Nous étions les trois avec Benoit (Little Smoke) sur cette photo à la petite Joux, avec des absinthes et un bon souper. C'est à cet endroit que nous étions en 2016 pour une rencontre avec 16 d'entre vous dans un chalet pour trois jours en autarcie ! 
C'est donc comme les autres témoignages du jour que je garderai un super souvenir et merci pour tout ce que tu as fait.
Amitiés.
Hervé

Gervais,


Tu vas retourner dans le Grand Tout.
Nous te rejoindrons dans quelques secondes. 
En attendant, tu resteras parmi nous et nous fumerons en t'entendant écrire.

Merci.